Intelligence artificielle à l’école : un cadre pour des usages maîtrisés

Le ministère de l’éducation nationale a publié en juin 2025 un cadre d’usage de l’intelligence artificielle en éducation. Ce document, fruit d’un travail de concertation mené au cours de l’année 2024/2025, précise les conditions dans lesquelles les outils d’IA peuvent être utilisés dans les écoles et les établissements scolaires.

Ce cadre s’adresse à tous les personnels, des enseignants aux cadres, et vise à clarifier les usages autorisés, à rappeler les principes juridiques et éthiques en vigueur, et à proposer des repères pédagogiques.

Trois priorités structurantes

1. Protéger les données et respecter le droit

Les outils d’IA ne peuvent être déployés dans le cadre scolaire que si le respect du RGPD est garanti. Les données personnelles des élèves et des personnels ne doivent pas être utilisées pour entraîner des modèles. Les IA intégrées dans des environnements numériques sécurisés (ENT, outils institutionnels) sont à privilégier. Aucune inscription des élèves sur des plateformes non validées n’est autorisée.

2. Maintenir une présence humaine constante

Le cadre insiste sur le rôle de l’adulte : tout usage de l’IA à l’École doit être accompagné, expliqué, contrôlé. Un outil ne peut remplacer ni l’enseignant, ni le jugement professionnel, notamment dans les situations d’évaluation, d’orientation ou de suivi individualisé.

3. Développer l’esprit critique des élèves
Le document encourage une intégration progressive et raisonnée des outils d’IA générative dans les enseignements, à condition que cela s’inscrive dans une démarche pédagogique explicite. L’objectif est moins de former des techniciens que de donner à tous les élèves des repères pour comprendre le fonctionnement, les limites et les effets de ces technologies.

Ce que cela change concrètement

Dans les usages pédagogiques :

L’IA peut être utilisée comme ressource d’appui, par exemple pour reformuler un texte, générer un exemple, proposer des feedbacks. Mais ces usages doivent rester encadrés. Le cadre recommande de ne pas fonder l’évaluation sur des productions réalisées en autonomie avec des IA génératives, sauf si cette utilisation est autorisée et accompagnée. La création de compte avant l’âge de 13 ans est proscrite en classe. Le professeur seul pourra conduire ces activités pour illustrer les forces et les limites de l’IA générative notamment pour la réalisation de devoirs maison.

Dans la formation des enseignants :

Des parcours de formation sont en cours de déploiement, notamment via la plateforme M@gistère et disponibles pour les enseignants, les CPE, les cadres et les personnels administratifs. La priorité est de fournir des repères pour choisir des outils adaptés, comprendre les conditions d’usage, anticiper les dérives (plagiat, biais, automatisation excessive).

Dans l’évaluation :

Le document appelle à adapter les pratiques d’évaluation, pour valoriser le raisonnement, la démarche, les compétences transversales. L’usage d’une IA sans autorisation explicite peut être considéré comme une fraude, au même titre qu’un devoir rédigé par un tiers.

Une ligne claire : responsabilité, lisibilité, progressivité

Le cadre ne cherche pas à interdire l’IA à l’école, mais à en organiser l’usage de manière cohérente. Il rappelle que l’école reste un lieu de formation humaine, et que les outils, quels qu’ils soient, doivent s’inscrire dans un projet éducatif clair.

Ce document peut aussi servir de base à des discussions collectives dans les équipes pédagogiques, pour définir des règles communes, anticiper les questions des familles, et proposer des activités adaptées au niveau des élèves.

Voici une synthèse récapitulative des gestes recommandés et de ceux qui ne le sont pas.

Vous trouverez le document à télécharger sur ce site : https://www.education.gouv.fr/publication-du-cadre-d-usage-de-l-intelligence-artificielle-en-education-450652